Congrès URI de Chambéry (paru dans la Voix du Rhône)
texte intégral
Bron, Saint-Etienne, Valence et aujourd'hui Chambéry, villes étapes du Dauphiné-Libéré ? Non, Chambéry, ancienne capitale de la Savoie, est pour deux jours la capitale régionale de la CFDT où se tient le congrès de l'URI Rhône-Alpes. Celui-ci se déroule dans une cadre magnifique "le manège". Ce bâtiment, édifié en 1845, était utilisé pour les exercices de la cavalerie. L'URI CFDT allait-elle tourner en rond ou bien marcher au pas. C'était tout l'enjeu de ce congrès ?
La salle du congrès est de toute beauté : lumière tamisée, sièges en velours beige rehaussés d'un cadre en bois blanc, moquette épaisse. Finis les congrès dans les gymnases de banlieue éclairés par des néons vieillis, pas toujours chauffés mais toujours dans un éternel brouhaha et bien souvent introuvables. L'URI a les moyens.
Ici, tout le monde est bien assis dans une salle poliment climatisée, dans une douce ambiance de séminaire. On ne crie pas, on ne s'interpelle pas : on murmure, on susurre, on parle à voix basses. Là, dans cette ambiance feutrée, avec une sonorisation parfaite, on pourrait écouter un concerto de musique de chambre, Mozart devait être à la CFDT. Cependant, on reste une peu serré pour faire croire que l'on est nombreux, difficile dans ces conditions de prendre des notes ou de préparer une motion (sait-on jamais ?).
Passons aux choses sérieuses. Sur le rapport d'activité, quelques syndicats et des UD sont intervenus pour dire que tout va bien, on aurait peut-être pu faire mieux mais ce que l'on a fait, c'est pas si mal, et l'on va continuer demain et peut-être encore après.
Il y a bien eu un peu de remous, le premier jour. Il a fallu ce congrès pour s'apercevoir que la commission financière ne s'est pas réunie depuis plus de deux ans. Tout cela n'est pas si grave, on verra cela plus tard ou après. Dans tous les cas, dans un an, c'est sûr. D'ici là, l'intendance suivra ...
Maintenant la résolution. Tout d'abord, on apprend que deux amendements sont retirés par leur auteur. Quand on connaît le travail et l'énergie à mettre en oeuvre par le collectif pour réfléchir, proposer, rédiger un amendement afin que celui-ci soit retenu par la commission des résolutions, on peut se demander pourquoi tant de travail pour le retirer si près du but. Peur d'avancer ou plutôt envie de reculer ?
Seul, l'amendement numéro deux concernant l'égalité homme femme a remué les congressistes. L'intervention à la tribune était faite par un homme et femme (au fait, est-ce bien prévu dans le règlement du congrès ? il faudra y penser dans quatre ans) en faisant référence à Aragon, "la femme est l'avenir de l'homme" chantée par jean Ferrat. Cette intervention a été saluée à l'unanimité.
Un congrès, c'est bien sur des textes, des débats et des votes mais c'est aussi des rencontres et quelles rencontres ? On retrouve les anciens mais pas tous. Certains nous ont quittés, d'autres ont quitté la CFDT pour aller ailleurs ou nulle part. Mais des anciens, il y en avait, ceux qui, en 1979, avaient voté pour le rapport Moreau au Congrès de Brest (déjà à l'époque, des anciens du PSU voire du PSA). Des anciens qui avaient, bien avant tout le monde, revendiqué le réduction du temps de travail et les 35 heures (et parfois même les 32 heures).
Il y avait aussi des jeunes peut-être moins nombreux. Le vocabulaire est différent : on parle maintenant de RSE, SPP, GPEC, PEG, PERCO, le monde a changé.
Et enfin, le discours de la Confédération. Aujourd'hui, c'est jacky Bonnand qui se prêtait au jeu. Son discours fut sans surprise. Il reprit ce qui était déjà paru dans CFDT magazine. Et un petit mot gentil pour Bernard, ses souhaits pour la nouvelle équipe régionale. On ne peut pas faire moins, non.
En un mot, un congrès qui a ronronné et sans surprise. La nouvelle équipe est élue, elle aussi, sans surprise. A Elisabeth, maintenant, de faire avancer l'URI !!
Enfin, chaque fois que je participe à un congrès de la CFDT, j'ai une pensée sincère pour celui qui m'a fait découvrir le CFDT. Vous l'avez tous connu à l'UD. Il était catholique, moi pas. Il était normand, le Couesnon nous sépare. Il fut un temps permanent, moi pas. Il m'a amené à ma première réunion avec la Direction sur les salaires. Il s'assurait .... Il s'appelait Gérard. Il nous a quittés l'année dernière. Alors comme disait georges Brassens :
Tous ceux enfin dont la vie un jour ou l'autre ravie
Emporte une part de nous, murmurent sous la pierre :
"Vous qui voyez la lumière, de nous vous souvenez-vous ?"
Je réponds oui.
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