«La révolution du bon sens! j’aimerais assez que les nouveaux droits des travailleurs que je préconise portent ce label de qualité. Révolution, car j’espère créer les conditions d’un changement profond dans les relations du travail et susciter une rupture avec des pratiques périmées. Bon sens, car j’invite les hommes (et les structures également) à tirer meilleur parti d’eux- mêmes: le travailleur et donc le cadre aussi peuvent en sortir grandis; le syndicat peut y trouver une présence et une autorité renforcées; l’entreprise, enrichie d’un nouvel investissement social peut en tirer une plus grande efficacité économique’.» Cette déclaration de J. Auroux situe l’esprit de ce qu’il est désormais convenu d’appeler les lois Auroux: une révolution paisible destinée à. moderniser le système français de relations professionnelles.
Dans la foulée de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981, Jean Auroux, député de la Loire, ministre du Travail, rédige un rapport sur "Les droits des travailleurs", dans lequel il affirme notamment que "les travailleurs doivent être citoyens à part entière dans l'entreprise" et se donne pour objectif de "promouvoir une démocratie économique fondée sur de nouvelles relations du travail (...) et sur l'élargissement du droit des travailleurs.
Les lois Auroux modifièrent le Code du travail de l'époque dans une proportion d'environ un tiers. Elles introduisent les principales innovations suivantes :
- l'encadrement du pouvoir disciplinaire du chef d'entreprise et du règlement intérieur, au moyen notamment de l'interdiction de toute discrimination : "aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou de ses convictions religieuses" (loi du 4 août 1982),
- la création d'un droit d'expression des salariés sur leurs conditions de travail (loi du 4 août 1982),
- l'attribution d'une dotation minimale de fonctionnement au comité d'entreprise égale à 0,2 % de la masse salariale brute (loi du 28 octobre 1982),
- l'instauration d'une obligation annuelle de négocier dans l'entreprise, sur les salaires, la durée et l'organisation du travail (loi du 13 novembre 1982),
- la création du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui fusionne et remplace le comité d’hygiène et de sécurité et la commission d’amélioration des conditions de travail, qui existaient précédemment (loi du 23 décembre),
- l'instauration d'un droit de retrait du salarié en cas de situation de danger grave et imminent (loi du 23 décembre 1982).
Dans la foulée de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981, Jean Auroux, député de la Loire, ministre du Travail, rédige un rapport sur "Les droits des travailleurs", dans lequel il affirme notamment que "les travailleurs doivent être citoyens à part entière dans l'entreprise" et se donne pour objectif de "promouvoir une démocratie économique fondée sur de nouvelles relations du travail (...) et sur l'élargissement du droit des travailleurs.
Les lois Auroux modifièrent le Code du travail de l'époque dans une proportion d'environ un tiers. Elles introduisent les principales innovations suivantes :
- l'encadrement du pouvoir disciplinaire du chef d'entreprise et du règlement intérieur, au moyen notamment de l'interdiction de toute discrimination : "aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou de ses convictions religieuses" (loi du 4 août 1982),
- la création d'un droit d'expression des salariés sur leurs conditions de travail (loi du 4 août 1982),
- l'attribution d'une dotation minimale de fonctionnement au comité d'entreprise égale à 0,2 % de la masse salariale brute (loi du 28 octobre 1982),
- l'instauration d'une obligation annuelle de négocier dans l'entreprise, sur les salaires, la durée et l'organisation du travail (loi du 13 novembre 1982),
- la création du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui fusionne et remplace le comité d’hygiène et de sécurité et la commission d’amélioration des conditions de travail, qui existaient précédemment (loi du 23 décembre),
- l'instauration d'un droit de retrait du salarié en cas de situation de danger grave et imminent (loi du 23 décembre 1982).
Ces lois sont fortement marquées par l'influence de la deuxième gauche, et plus particulièrement de la CFDT, qui fut la source d'inspiration majeure du ministère du travail. Très largement rédigées par Martine Aubry, alors membre du cabinet de Jean Auroux, elles sont héritières de la pensée sociale chrétienne de gauche.
En 1974, la CFDT lance l’idée d’un droit de discussion des conditions de travail pour le travailleur sur son lieu de travail et sur son temps de travail. Pour la CFDT de l’époque, on ne peut changer le travail sans les travailleurs. Il faut donc qu’ils puissent s’exprimer. C’est donc un nouveau droit d’expression distinct des droits syndicaux. Cette conviction se heurte à d’autres pratiques syndicales qui préfèrent les primes à la suppression des pénibilités.
A lyon, les associations Inter-CE-CEZAM sont nées à l’initiative de militants de la CFDT suite à la promulgation de la Loi Auroux le 28 octobre 1982. Cette loi renforçait les capacités d’intervention des élus des Comités d’entreprise dans la vie économique de l’entreprise.
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