La CFDT et le nucléaire : un sujet radioactif

La confédération CFDT vient de publier sur son site internet son argumentaire sur la politique énergétique en France (à télécharger ici). Ce document résume la démarche de réflexion suivie : le constat, les enjeux et enfin ce que veut la CFDT.

La CFDT souhaite ramener à l'horizon 2030 (c'est-à-dire dans moins de 20 ans) la part du nucléaire dans la production d'électricité à 60% (contre 78% aujourd'hui) et considère que la durée de vie d'une centrale nucléaire ne devrait dépasser 50 ans ainsi les deux réacteurs de Fessenhein devraient être arrêter en 2027. Dans cette logique, le CFDT s'oppose à la construction de la seconde tranche EPR à la centrale de Penly en Seine-Maritime.

  
Centrale du Bugey (4 réacteurs REP et un réacteur UNGG en cours de démantèlement)

La position de la CFDT est en fait un consensus entre les divers acteurs internes à la CFDT qui sont les fédérations, le Bureau National et les experts de tous bords. Si celle-ci semble faire plaisir à tout le monde, elle ne satisfait personne, par exemple :
- elle insiste sur la réduction de la part du nucléaire sans dire combien de réacteurs il faut arrêter ni lesquels (à l'exception des deux réacteurs de Fessenhien mais pas avant... 2027) et limiter la durée de vie des centrales à 50 ans,
- le stockage des déchets radioactifs nécessite d'être sécurisé (on ne peut pas dire moins...) et réversible (alors que l'ASN, le gendarme du nucléaire en France, n'y est pas favorable, loin s'en faut...),
- rien sur le retraitement du combustible usé et sur l'utilisation du Mox (la CFDT représente 30% des voix à AREVA-NC qui assure le retraitement du combustible).

EDF dispose en France d'une puissance disponible installée de 97,2 GW se répartissant de la façon suivante :
- 58 réacteurs nucléaires,
- 439 centrales hydrauliques,
- 46 tranches thermiques.


Ces installations ont produit, en 2010, 470,2 TWh dont 407,9 TWh nucléaires (86,7%), 45,4  TWh hydrauliques (9,7%) et 16,9 TWh pour le thermique 3,6%. En clair, le nucléaire a bien fonctionné cette année là.

A mon sens, il faut raison garder. La meilleure énergie est celle que l'on ne consomme pas. Il faut donc, en premier lieu, faire des économies c'est-à-dire améliorer l'isolation des bâtiments et des entreprises. Il y a là des actions syndicales à mener notamment dans le cadre la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises).

Ensuite, il faut utiliser chaque énergie pour ce qu'elle a de meilleur par exemple le fonctionnement en base sur l'énergie nucléaire, le vent pour l'énergie éolienne, l'énergie solaire plutôt l'été et les énergies fossiles et hydrauliques pour les pointes de consommation.

Elles ont toutes des points faibles (pour le nucléaire les déchets, pour les fossiles les émissions de CO2 et leurs coûts, pour l'éolien l'intermittence - une éolienne est à sa pleine puissance seulement 10% du temps -  pour le solaire le mauvais temps et l'hiver, pour l'hydraulique pas ou peu de point faible hormis la catastrophe de Malpasset de 1959 qui fit plus de 400 morts et disparus).

Le mix énergétique reste et restera, pendant encore longtemps, un savant mélange entre toutes les combinaisons possibles.



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