Quel monde voulez-vous ?



A la veille de la prochaine élection présidentielle, il est nécessaire d’écouter les uns et les autres avant de prendre position surtout lorsque l’on connait les pouvoirs quasi monarchiques du président de notre république.
Sans savoir comment le monde de demain sera fait, je peux vous dire comment allait le monde dans les années cinquante en France. La population française était alors de 42 millions d’habitants mais la France manquait déjà cruellement logements ce qui justifia l’appel de l’abbé Pierre quand la température tomba sous les -15°C. De ce côté-là, rien n’a vraiment changé.
En revanche, toujours en 1950, l’espérance de vie était de 63 ans pour les hommes et 69 pour les femmes. Malgré la malbouffe, la pollution et les centrales nucléaires, il n’y a pas photo.
Pour l’école, je me rappelle très bien, le maître et la maîtresse étaient encore le fruit de la IIIème République et de l’école de Jules Ferry. Il fallait se lever quand le maître ou la maîtresse rentrait en classe. Dans la classe, j’ai le souvenir d’un silence absolu qui était parfois interrompu quand le maître posait une question mais il fallait alors absolument répondre et répondre juste ! Ce sont eux qui nous ont appris à lire, à écrire, à compter et à découvrir le monde qu’ils avaient découvert dans les livres avant nous… Mais si l’on pense aujourd’hui que l’école était parfaite à l’époque, les résultats ne sont pas aussi probants. En effet, à cette époque, 50% des élèves avaient au moins le certificat d’études et 50% sortaient de l’école sans rien. C’est quand même mieux maintenant…
C’était une époque sans télé, sans carnet de chèques, sans centres commerciaux et presqu’encore sans voitures. Les choses ont bien changé. En effet, les allocations familiales étaient versées directement en argent liquide chaque mois par un agent de la caisse. Il faillait pour cela lui donner un papier rose que mon père avait avec sa feuille de paye. Vous voyez maintenant, une personne avec, sur lui plusieurs milliers d’euros en liquide, se promener dans vos villes et nos villages. Il ne pourrait pas même pas traverser la rue sans se faire attaquer. C’est bien dommage…
Rappelez vous aussi quand on accompagnait quelqu’un à la gare, il fallait acheter un billet de quai. En plus, il ne donnait même pas accès aux wagons. Ces tickets de quai servaient, disait-on à l'époque, à l'embellissement et l'entretien des gares. Ils ont été supprimés en mars 1976…
Toujours dans les trains, le meilleur de temps de parcours Paris Marseille est de 8 heures et 3 minutes en 1954, il est maintenant de 3 heures avec le TGV et sa nouvelle ligne. Cependant, il faut toujours presque 1 heure 30 minutes pour faire Lyon Grenoble, 2 heures 30 pour Lyon Clermont Ferrant. Cela n’a pas beaucoup changé !!
Et que dire du SMIC qui concerne aujourd’hui 2,5 millions de Français ? Nous sommes à l'époque de la quatrième république et la mesure est loin de faire l'unanimité. Toute la gauche (SFIO et PCF) s'oppose à ce projet soutenu par le gouvernement Bidault, issu de la troisième force (MRP et radicaux). L'objectif de ce Smig, après des années de blocage des salaires, est d'offrir aux employeurs la liberté de fixer les salaires tout en instaurant un garde fou. C'est la loi du 11 février 1950 qui crée le Smig, l'ancêtre du Smic. Le taux horaire était de 121,50 anciens francs en 1954, de 17,76 francs en 1981 et de 43,72 francs en 2001. Il est maintenant de 9,22 euros. Le seul succès du Smic est le nombre de salariés qui le touche. C’est dommage…
Il me reste à vous parler du mariage. Il y avait dans les années 50 environ 300 000 mariages par an. Il y en a toujours autant ni plus ni moins. Ce qui a changé, c’est le nombre de divorces, il y en avait environ 30 000 à la fin des années 1950, il y en a maintenant de l’ordre de 130 000 par an. J’ai tout dit…
Je vous ai donné un petit aperçu d’un monde qui n’existe plus ou plus tout à fait. Il ne vous reste qu’à choisir le monde que vous voulez…


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