Cupidité et amnésie

Notre monde ne vit que par la cupidité et par l’amnésie. La crise actuelle en est le triste témoignage comme le seront les futures. En fait, le monde n’est pas cupide en soi mais l’espèce humaine l’est, comme l’est le clan, la tribu et la société en général. Il nous faut, depuis la nuit des temps, acquérir des richesses en permanence pour s’apercevoir bien souvent de leur inutilité, ensuite on oublie et l’on recommence.

Le krach boursier de 1929 est en le bel exemple. Rappelons que celui-ci a été provoqué lorsqu’il a été possible d’emprunter pour acheter des actions en bourse. Le cours de Wall Street a ainsi doublé en deux ans. Paradoxalement les dividendes deviennent moins intéressants que les plus values réalisées (c’est bien une bulle spéculative) surtout que dans la même période la production industrielle chute. Ce ralentissement est dû pour l’essentiel à un phénomène d'asphyxie, les capitaux disponibles vont à la bourse plutôt que vers l'économie réelle.

C'est la frénésie boursière et l'irresponsabilité des banquiers qui ont prêté sans retenue aux spéculateurs qui est à l'origine du krach de 1929. L'activité des banques a conduit non plus à financer l’économie réelle mais la spéculation. La hausse boursière était intrinsèquement intenable. Lorsque la bourse a chuté, les prêts bancaires n'ont pu être remboursés, la panique s'est installée et la ruée vers les banques a provoqué le blocage du système monétaire et financier. Et, oui déjà …

Et les crises ont continué avec, à chaque fois, une montée du chômage (le krach d’octobre 1987, la crise financière russe de 1998, la bulle internet de 2000).

Et, à chaque fois, on oublie mais l’on se souvient toujours de la cupidité car l’on recommence. A quand la prochaine crise ?

Pour finir, je reprends la citation de Thomas Jefferson (3éme Président des Etats Unis d'Amérique de 1801 à 1809) :

“Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis”.

Tout est dit.

Commentaires