Qu'est-ce qu'un cadre aujourd'hui alors qu'aucun statut juridique ne le définit au moins en France contrairement à d'autres pays (l'Italie par exemple). En France, on est cadre grâce à ses diplômes, ses responsabilités ou son métier. Auparavant, un cadre se définissait par la taille de son bureau, le nombre de ses secrétaires, la lourdeur de ses notes de frais et de ses repas d'affaire. Dans les grandes entreprises, on se souvient encore de la cantine des cadres où ils étaient servis sur une vraie nappe, et de l'ascenseur qui leur était parfois réservé.

Maintenant, la différence entre cols bleus et cols blancs est de plus en plus ténue et la plupart de leurs privilèges ont disparu après des années de chômage de masse. Il ne reste plus que les cadres dirigeants avec des rénumérations exorbitantes, des retraites chapeaux, des bonus, etc...
Mais que s'est-il passé? De 1990 à 2010, le nombre de cadres a pratiquement doublé (de 2 millions, ils sont sont maintenant 3,5 millions) car les jeunes font davantage d'études supérieures mais ils se sont précarisés (en 2010, 40% ont occupé un CDD contre 7% en 1993).
Normalement un cadre encadre mais, selon la Darès, 43% entre eux ne gèrent pas d'équipe et un tiers des cadres gagne moins que le plafond de la sécurité sociale (2946 euros par mois). Certains pointent comme les ouvriers et les techniciens. Petit à petit, leur autorité et leur influence sont contestées...
Comme si cela ne suffisait pas, la Cour de cassation a estimé que les avantages consentis à une catégorie professionnelle devaient reposer sur des critères objectifs et pertinents au nom de l'égalité de traitement. En clair, on ne peut plus donner plus à l'un qu'à l'autre sans le justifier. C'est la fin des préavis et des modes de calcul d'indemnité de licenciement différents entre les cadres et les non-cadres. La chambre sociale a dû rencontrer le patronat et les syndicats pour calmer les esprits, une première...
Et que dire de l'Agirc, les partenaires sociaux hormis la CGC et la CGT (pour une fois d'accord) ont signé le 19 mars 2011 un accord qui loge les cadres et les non-cadres à la même enseigne. Le rendement de l'Agirc (rapport entre cotisation et pension) sera aligné sur celui de l'Arrco.
Il restera toujours à laisser croire à ceux qui n'en sont pas qu'ils pourront en être un jour... dans le meilleur des cas.
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