CONGRES du SYMETAL69 du 5 avril 2017
Rapport d’activité
Syndicat CFDT de la métallurgie du Rhône
Mandat de 2013 à 2017
Sommaire
1 OBJET DE CE RAPPORT D’ACTIVITE
L’objet de ce rapport d’activité est de présenter les activités du
SYMETAL69 durant la mandature de 2013 à 2017. Ce rapport fera l’objet d’un vote
lors du Congrès du SYMETAL69 du 5 avril 2017.
Ce rapport d’activité rappelle également les choix politiques faits par
le SYMETAL69 pendant ces quatre dernières années.
2 ELEMENTS DE CONTEXTE
2.1 Le contexte politique
Cette mandature s’est entièrement déroulée pendant la présidence de
François Hollande et de plusieurs gouvernements socialistes avec comme Premier Ministre
Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve. La chambre des députés
a vu une majorité de gauche pendant la mandature (avec toutefois l’utilisation
de l’article 49.3 pour le vote de la loi Macron et de la loi Travail). Le Sénat
à majorité de gauche a basculé à droite suite aux élections sénatoriales de
septembre 2013.
Le Président de la République apparaît comme un libéral quand il décide
un crédit d’impôt pour les entreprises en visant à améliorer leur
compétitivité, quand il veut réduire le poids de la dette publique et quand il
prône un retour à 3% du déficit budgétaire. Il redevient socialiste quand il
veut taxer les plus riches ou les classes moyennes, bloquer ou encadrer les
loyers ou encore recruter des fonctionnaires.
Le gouvernement a porté plusieurs réformes qui concernent le monde du
travail, depuis 2012 : la retraite avec l’extension du dispositif
carrières longues et la mise en œuvre de la reconnaissance de la pénibilité, la
création de la Banque Publique d’Investissement, le pacte de responsabilité et
de solidarité, la Loi de sécurisation de l’emploi, la Loi de modernisation du
dialogue social, la réforme de la formation professionnelle et la Loi travail.
Ces évolutions, souvent soutenues par la CFDT mais moins par le
SYMETAL69 (par exemple le pacte de responsabilité et surtout la Loi Travail) ont
eu et vont avoir des incidences réelles sur les salariés et sur le travail des
militants. Ces changements conséquents modifient leur action au quotidien dans
les sections syndicales et dans les entreprises.
2.2 Le contexte économique
Durant ces 4 années, l’économie est restée atone, le chômage est
toujours très élevé (10% de la population active à la fin de l’année 2016) et
nous constatons une montée des inégalités. Notre société se transforme en
profondeur (mondialisation, nouvelles technologies, industries du numérique).
Ces évolutions nous les vivons au quotidien, dans notre travail comme dans
notre vie personnelle. Elles nous mettent, ainsi que les salariés, souvent en
situation de réaction plutôt qu’en situation d’action ou d’anticipation. Nous
constatons aussi une montée de l’individualisme mais également l’apparition de
nouvelles façons de vivre les solidarités (démocratie participative, demande de
plus de proximité, demande forte de décliner les valeurs de la république
française dans la vie quotidienne).
Si le sentiment d’insécurité explique en partie le repli sur soi, la
situation économique et sociale, avec un chômage de masse qui perdure, reste le
terreau des exclusions et des inégalités. Les responsables politiques des
partis républicains sont contestés (inutiles, inefficaces, décalage avec le
réel, cumul des mandats, vieillissants, …), ils manquent surtout de nous donner
du sens et adoptent une politique électoraliste, de court terme. Ces éléments
mis ensemble concourent à l’envie de tester les partis politiques qui n’ont pas
encore été en responsabilité.
En effet, nous constatons que ces dernières années connaissent un repli
sur soi et une crispation nationaliste. Cette vague portée par l’extrême droite
a gangréné la droite dite républicaine et a gagné la gauche se qualifiant de
socialiste. L’individualisme et le nationalisme sont célébrés et glorifiés
alors que l’autre, le différent sous diverses apparences et ses multiples
prétextes, est le bouc-émissaire, le fautif. La justice sociale, la solidarité
et l’ouverture d’esprit en sont les premières victimes et sont remplacés par la
« préférence nationale ».
La société française, toujours plus en demande de participation
citoyenne et en critique des institutions dont elle ne perçoit plus beaucoup
l’utilité, s’organise de plus en plus avec des contestations (zadistes : sur le
futur site du center parc de Roybon en Isère et sur le site du futur aéroport
de Nantes, bonnets rouges en Bretagne,…) ou des constructions d’un vivre
autrement (économie circulaire, solidarités locales entre autres).
Les attentats en France en 2015 et en 2016, sont des actes à forte
portée politique, ils ont pour cible et ont touché les valeurs françaises : la
liberté, la laïcité, la démocratie, le vivre ensemble. Les terroristes ont
réussi un de leur objectif : la diffusion de la peur qui nous amène à la
vigilance et percute notre insouciance. Face à ces nouvelles formes de guerres,
le gouvernement a décidé de décréter l’Etat d’urgence en novembre 2015.
Celui-ci va continuer jusqu’aux prochaines élections présidentielles.
Au moment de l’écriture de ce rapport d’activité des questionnements
sociétaux essentiels sur le « vivre et travailler ensemble » et sur la liberté
et la démocratie se posent. La place du syndicalisme est essentielle pour
organier ce « vivre et travailler ensemble », et nous devons rappeler notre
rôle d’éducation populaire et d’émancipation dans un système démocratique,
depuis le national jusque dans les entreprises.
2.3 Le contexte européen et international
Enfin, au niveau mondial, l’instabilité politique a un impact sur nos
sociétés. Les crises politiques continuent avec notamment au Moyen-Orient une
zone très perturbée : en Syrie, en Irak, en Lybie, au Yemen et au Sahel, en
Afghanistan, … La liste est longue.
Aux Etats-Unis, Donald Trump est élu Président après une campagne
électorale faite de promesses-chocs, voire irréalisables. Au moment de
l’écriture de ce rapport d’activité, le président élu commence à mettre en
place certaines d’entre elles notamment sur la surpression du régime de santé,
sur le mur avec le Mexique. Trump confirme sa position anti-avortement.
Au niveau de l’Europe, la crise a fortement impacté la Grèce, l’Espagne,
l’Italie. Ces situations et leur règlement par l’Europe affaiblissent le
sentiment d’appartenance européen des concitoyens. Ainsi, le 23 juin 2016, lors
d'un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, 51,9%
des Britanniques ont choisi de quitter l’Union Européenne.
2.4 Le contexte syndical
Le quinquennat avait commencé favorablement sur le front social pour le
président socialiste : les réformes de l’emploi
(2013) et de la formation
professionnelle (2014) avaient été élaborées
sur la base d’un consensus entre les partenaires sociaux. La CFDT devient alors
la pierre angulaire du dialogue social version « hollandaise ».
Le président finit pourtant son quinquennat avec une image écornée
auprès des syndicats. Enfin, il s’est rapidement appuyé sur le Medef pour construire une politique économique de baisse des cotisations patronales, avec le pacte de
compétitivité (en 2012), puis le pacte de responsabilité (en 2014). Un choix contesté par
une bonne partie de la gauche, qui y voyait
un « cadeau » au patronat sans contreparties. Le « million
d’emplois » promis par le patron
du Medef Pierre Gattaz en échange de cette politique n’a jamais été concrétisé. Mais c’est surtout avec la réforme du code
du travail portée par Myriam El Khomri qu’a été acté le divorce entre François
Hollande et les partenaires sociaux. Les syndicats, y compris la CFDT, ont
dénoncé un manque de concertation et un passage en force pour ce texte élaboré
en grande partie à Matignon, finalement voté à l’aide de l’article 49-3 après avoir
été amendé.
2.4.1 L’interprofessionnel
Le Congrès de la CFDT s’est déroulé en juin 2014 à Marseille. Laurent
Berger y a été élu Secrétaire général de la Confédération Française
Démocratique du Travail.
La mandature de SYMETAL69 de 2013-2017 est décalée d’un an avec celle de
l’URI qui regroupe maintenant l’ancienne région administrative Auvergne, et de
l’UD du Rhône. L’URI Auvergne-Rhône Alpes et l’UD du Rhône ont fonctionné sur
une mandature de 2012 à 2016 avec respectivement leur Congrès et leur Assemblée
Générale en mars et juin 2016. Les secrétaires généraux de l’URI et l’UD ont
été confirmés dans leur fonction.
Au bureau Régional, Stéphane Doctrinal représente l’UMRA (Union Métaux
Rhône-Alpes). Alexandre Charvet et Sylvie Pisson de la section de Renault
Trucks représentent le SYMETAL69 au Bureau de l’UD.
2.4.2 Le professionnel
L’UMRA CFDT (Union Métaux de la région Rhône-Alpes) a été créée le 17
novembre 2015 en remplacement des UMM Ain-2 Savoie, Rhône-Isère et LYDA. L’UMRA
comprend tous les syndicats CFDT de la métallurgie de la région administrative
avec la vocation d’accueillir à terme les syndicats de la métallurgie de
l’ex-région Auvergne. Le nouveau Secrétaire général de l’UMRA est Stéphane
Doctrinal.
La FGMM a tenu son Congrès en 26 au 29 avril 2016 à Amiens. Philippe
Portier remplace Dominique Gillier comme Secrétaire général de la FGMM.
Stéphane Doctrinal a été élu au Bureau Fédéral.
Un accord-cadre, signé le 26 juin 2016 par tous les syndicats (sauf la
CGT) et l'UIMM, donne le feu vert à un an et demi de négociations pour
simplifier l'ensemble des textes qui régulent la branche de la métallurgie. Un
travail de trois ans. Trois ans pour rédiger à mots pesés un accord-cadre de
cinq pages « relatif à la mise en œuvre opérationnelle de la négociation
de l’évolution du dispositif conventionnel de branche de la métallurgie ».
Le texte fixe les bases de la mise à plat des 25 accords nationaux et 76
conventions collectives territoriales (dont les classifications). Objectif, et
quel que soit le sujet (protection sociale, temps de travail,
classification…) : terminer la négociation avant fin 2017.
La FGMM a signé l’accord national du 23 septembre 2016 relatif à
l’emploi dans la métallurgie représentatifs (signataires FO, CFE-CGC, CFTC et
CFDT).. Cet accord prévoit, à titre expérimental, de pouvoir moduler le temps
de travail sur trois ans dans les entreprises en difficulté (comme dans la loi
travail…).
Fruit d’un an de négociations, le texte propose en particulier une
expérimentation pour les entreprises en difficultés qui pourront, par accord,
« organiser la répartition de la
durée du travail sur une période supérieure à l’année et au plus égale à trois
ans ».
3 ACTIVITES DU SYMETAL69
Ce chapitre constitue un état des lieux du SYMETAL69 à la date du
Congrès du 5 avril 2017. Il liste l’ensemble des activités du SYMETAL69 réalisées
pendant la mandature 2013-2017. Ce chapitre sert en particulier à comparer le
travail réalisé avec la résolution adoptée lors du précédent Congrès du 18
avril 2013.
3.1 Les adhérents du syndicat
Le tableau suivant indique le nombre d’adhésions et départs (toutes
causes confondues) du SYMETAL69 pour une année donnée.

Le tableau suivant donne le nombres de cotisations du SYMETAL69 pour les
années 2013 à 2016.

La baisse des cotisations de 2014 s’explique, entre autres, par la quasi
disparition de la section Bosch et par le départ de la branche de la
métallurgie de plusieurs sociétés notamment de Johnson.
3.2 Le fonctionnement du syndicat
3.2.1 La Commission Exécutive et le Bureau Départemental
Le Bureau Départemental s’est réuni régulièrement durant toute la
mandature (environ tous les mois ou tous les un mois et demi) avec le nombre de
participants nécessaires. Le quorum a toujours été atteint.
Les réunions de BD ont été remplacées par un Conseil Syndical environ 2
à 3 fois par an avec une bonne participation (environ 40 à 50 personnes à
chaque Conseil syndical).
On notera que la Commission Exécutive n’a pas pu se réunir régulièrement
comme l’imposent les statuts du SYMETAL69 (au moins une fois par semaine). Les
modifications des statuts du SYMETAL69 adoptées en mars 2013 n’ont donc pas été
mises en pratique. Toutefois, on ne peut que regretter le manque d’assiduité
des membres de la CE. Cette situation est due, au moins en partie, au manque de
temps disponible de ces membres. Ce point avait déjà été évoqué lors du dernier
Congrès de 2013.
Le SYMETAL69 a organisé une Assemblée Générale le 4 mars 2014 afin de
procéder à des élections complémentaires du Bureau Départemental.
3.2.2 Les commissions du syndicat
Conformément aux statuts du SYMETAL69, le syndicat peut créer des
commissions sur des sujets de son choix. Ainsi, il existait depuis longtemps
une commissions juridique, une commission santé au travail et une éphémère
commission développement syndicalisation. Ces commissions n’existaient déjà
plus au début de cette mandature en raison du départ des principaux animateurs.
On remarquera donc le risque de faire reposer le fonctionnement d’une
commission sur une ou deux personnes.
Malgré de nombreuses relances, ces commissions n’ont pas fonctionné
pendant toute la mandature. Les activités de la commission juridique ont été
reprises par la CE. Mais cette situation conduit à une charge de travail
supplémentaire des membres de la CE.
3.2.3 Le juridique
Le juridique et, en particulier, les relations avec la CNAS sont de la
responsabilité du SYMETAL69. Les demandes sont étudiées et traitées par des
volontaires du SYMETAL69 afin de maintenir les coûts qui étaient trop élevés.
Le SYMETAL69 s’appuie aussi sur la commission juridique de l’UD du Rhône. Le SYMETAL69
y a deux représentants qui assurent les permanences juridiques (une journée par
mois).
Outre les conseillers du salarié désignés tous les ans par l’UD du Rhône
(le SYMETAL69 a plusieurs conseillers actifs), le SYMETAL69 disposent aussi de
sept défenseurs syndicaux. Ainsi, le SYMETAL69 a proposé une liste de
candidats, en lien avec l’UD du Rhône, en vue du renouvellement en 2017 des Conseils
des Prudhommes de Lyon et de Villefranche.
3.2.4 Les Unions Locales
L’ambition du SYMETAL69 était de retisser des liens de proximité aussi
bien avec les salariés qu’avec nos équipes à travers les unions locales :
Villefranche, Villeurbanne, Vénissieux, Saint Priest, Givors, l’Arbresle,
Tarare.
Pour cela, assurer par exemple une permanence métallurgie dans toutes
ses UL. Là encore nous avons dû réviser nos ambitions à la baisse par manque de
disponibilités militantes.
3.2.5 Les délégués syndicaux
Le plan de travail prévoyait leur fidélisation et leur participation
dans le fonctionnement du syndicat. Il prévoyait aussi de faire respecter la charte
de fonctionnement voté au Congrès de 2009 et le règlement intérieur.
Si la majorité des DS respecte la charte, nous constatons que d’autres
fonctionnent en totale autonomie. Le lien avec le syndicat n’est pas toujours
automatique mais face à des difficultés majeurs l’appel au syndicat reste
l’outil de secours principal en dehors de Google. Certains DS commencent à
retrouver le chemin du syndicat via les conseils et les échanges de mails, mais
il reste encore du chemin à faire pour l’implication des DS dans la vie du
syndicat. On a pu remarquer de nouvelle implication dans la défense syndicale
ou l’animation de formation. Nous devons œuvrer pour assurer la relève.
3.2.6 La communication
Le site internet du syndicat est arrêté depuis la fin de l’année 2013.
Il est à noter le fonctionnement éphémère du blog du syndicat.
Le SYMETAL69 dispose, à date, d’un groupe sur facebook qui fait l’objet
de mises à jour régulières (plusieurs fois par semaine, avec des informations
pratiques et syndicales, des photos et des liens). Son public est de l’ordre
d’une dizaine de personnes (toujours les mêmes).
Le SYMETAL69 a créé un hashtag sur twitter (#Symetal69) qui reste très confidentiel.
Ces moyens informatiques ont été utilisés pour faire connaître la
position du SYMETAL69 en externe, en particulier, sur la loi Travail.
3.3 Le SYMETAL69 et la Loi Travail
3.3.1 Rappels des faits
La ministre en charge du travail, Myriam El Khomri, et le ministre en
charge de l’économie, Emmanuel Macron, ont présenté, au Conseil des ministres du
24 mars 2016, le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de
nouvelles protections pour les entreprises et les actifs dite « loi
Travail ».
En février 2016, le gouvernement a préparé un avant-projet de loi. Sa
diffusion dans la presse a provoqué de vives réactions contre le contenu de ce
texte. Le gouvernement a reçu les partenaires sociaux et les organisations
étudiantes et a modifié certains éléments de la réforme.
Le SYMETAL69 a réagi dès la publication de projet de loi. En effet, le
SYMETAL69 a envoyé un courrier aux Sénateurs et Députés du département du Rhône
le 29 février 2016 afin « de
connaître par écrit leur position sur ce texte dangereux qui vise à faire
primer le contrat sur la loi ».
Au niveau départemental, un tract intersyndical CFDT, CGC, CFTC, FAGE et
UNSA intitulé « Loi El Khomri – Faut que ça bouge » propose un
rassemblement le 12 mars à Lyon afin d’informer les citoyens de leurs
propositions et de faire entendre au gouvernement que ce texte n’est pas
acceptable en l’état. De nombreux militants du SYMETAL69 y participent.
Le même jour, un communiqué de presse de la FGMM indique qu’elle est
bien en phase avec la position et la stratégie confédérale. Ce communiqué fait suite
à l’expression du syndicat Sud Francilien qui s’est prononcé contre le projet
de loi.
Le 15 mars 2016, le Conseil SYMETAL69 valide l’envoi du courrier du 29
février et décide l’envoi d’un courrier interne à la CFDT pour lui faire part
de son positionnement. Ce courrier sera envoyé le 17 mars. Le Conseil syndical
décide de rejoindre la manifestation du 17 mars 2016 afin d'obtenir le retrait
de ce projet de loi et déclare : « Pour
le Symétal69 CFDT, les aménagements annoncés par le Premier Ministre ne
changent pas la philosophie générale du projet. Il ne répond pas aux
aspirations fortes, exprimées par les jeunes, les salariés et les chômeurs pour
l’accès à l’emploi et sa sécurisation. La création d’emplois de qualité ne
justifie pas la casse du code du travail mais nécessite un changement de
politique économique et sociale. Ce texte continue à diminuer les droits des
salariés et à accroître la précarité, notamment des jeunes. Décentralisation de
la négociation collective au niveau de l’entreprise et affaiblissement des
conventions collectives de branches, fragilisation des droits individuels
acquis, mise en cause des majorations des heures supplémentaires, facilitations
des licenciements, affaiblissement de la médecine du travail… sont autant
d’exemples de régressions qui demeurent ».
Le bureau national de la CFDT déclare le 17 mars 2016 : « Cette réécriture permet de
passer d’un projet de loi déséquilibré et injuste à un projet de loi potentiellement
porteur de progrès pour les travailleurs et pour les jeunes. La CFDT reste donc
mobilisée jusqu’à l’issue du débat parlementaire pour que les modifications
obtenues soient effectives et le texte encore amélioré en particulier sur les
conditions des licenciements économiques et les accords de préservation de l’emploi ».
Le Conseil du SYMETAL69 du 15 mars se prononce, à sa grande majorité,
contre le projet de loi Travail. C’est pourquoi il « appelle à une mobilisation de tous nos élus, adhérents,
sympathisants à rejoindre la manifestation du 31 mars 2016 ».
Le 25 mars 2016, le SYMETAL69 reçoit la réponse de Laurent Berger au
courrier 17 mars où il est écrit : « A la CFDT, nous sommes convaincus qu’imposer une règle unique et
uniforme à des situations différentes ne suffit pas pour garantir l’égalité
entre les salariés, pas plus que leur protection effective ; d’autant plus
quand les règles sont obscures, peu comprises - ce qui permet souvent à
l’employeur de s’en affranchir - et donc mal appliquées. Nous pensons au contraire que les salariés
seront mieux protégés et leurs besoins davantage pris en compte si une partie
des règles sociales, celles qui concernent leur quotidien au travail, sont
adaptées aux spécificités de leurs métiers et de leurs secteurs, et négociées
avec eux à travers l’action de leurs représentants ».
Le SYMETAL69 rédige un tract pour appeler à la manifestation du 31 mars
où il dénonce avec vigueur le projet de loi travail modifié après la phase de
consultation du premier ministre. Il rédige un second tract appelant à la
manifestation du 31 mars 2016 en précisant que « la Confédération CFDT a pesé pour faire modifier le projet,
quelques avancées ont été obtenues, mais pour l’essentiel le compte n’y est
pas ! ». Ce tract a été diffusé aux syndicats composant l’UD CFDT
du Rhône. Ainsi, la réponse de l’UD sur le fond de la position du SYMETAL69 est
la suivante : « Le Symetal 69
met en avant des arguments qui n’évoquent à aucun moment l’ambition de faire
progresser la sécurisation des parcours professionnels par l’obtention de
droits attachés à la personne, la solidarité et la lutte contre les exclusions
par la conquêtes de nouvelles garanties en faveur des personnes sans
qualification ou des jeunes sans formation ni emploi, un dialogue social de
qualité qui laisse plus d’autonomie aux acteurs tout en actant des sécurités
par le maintien de l’ensemble des droits actuels, il ne se réfère plus aux
orientations validées démocratiquement et collectivement par les syndicats
CFDT ».
L’UD CFDT du Rhône organise avec l’URI Rhône-Alpes un débat sur le
projet de loi travail le vendredi 1er avril, à l’UD suite au
courrier de l’URI du 23 mars 2016. Cette réunion se déroulera finalement le 14
avril avec un représentant de la FGMM. Celle-ci a permis un débat approfondi et
passionné entre les participants. Cette rencontre a confirmé la position du
SYMETAL69.
Enfin, courant octobre
2016, le SYMETAL69 a envoyé une lettre à la confédération lui demandant des
moyens financiers de « former
et accompagner nos délégués syndicaux pour négocier et signer de bons accords
d’entreprises » suite au vote de la loi Travail. « En effet cela nous rappelle la gestion des
négociations des accords de 35 heures dans les entreprises et les moyens qu’il
a fallu y consacrer pour faire face en toute responsabilité. Nous avons donc
besoin d’une aide et d’un soutien confédéral pour accompagner ces nouveaux
défis qui frappent déjà à notre porte. Nous avons besoins d’un soutien
financier sur une période minimum de trois ans ». Celle-ci concluait : « Nous sommes prêts à prendre
et assumer nos responsabilités. La CFDT a validé et soutenu la loi travail et
aujourd’hui il faut des moyens à notre syndicat pour éviter aux salariés un
recul de leurs droits ».
Laurent Berger réponds à cette lettre le 4 novembre 2016 qui cite « la mise en place d'une formation sur la loi Rebsamen (sujet non abordé
dans la lettre du SYMETAL69). Laurent Berger
nous apprend que la Confédération n'a pas la même vision de la loi Travail que
le SYMETAL69. La Confédération est même consciente des effets d'aubaine offerts
à certains chefs d'entreprise.
Laurent BERGER nous
apprend que la Confédération ne s'immisce pas dans les fonctionnements internes
des structures fédératives et qu'elle fait suivre notre lettre à la FGMM. La
FGMM, à son niveau, répondra directement à la demande du SYMETAL69. Le
SYMETAL69 attend encore !
3.3.2 En guise de conclusion
Après son annonce
dans la presse en février 2016, une première phase de consultations avec les
partenaires sociaux et un rassemblement « Loi El
Khomri – Faut que ça bouge » à l’appel de la CFDT, CGC, UNSA et la
CFTC le 12 mars auquel participe le SYMETAL69, et son adaptation en Conseil des
ministres le 24 mars, la loi travail a certainement été mal préparée et mal
expliquée. Elle sera finalement votée selon la procédure de l’article 49-3 en
août 2016.
Le SYMETAL69 a su
rapidement réagir en envoyant un courrier aux Sénateurs et Députés du
département du Rhône le 29 février, puis par un courrier le 17 mars à la
confédération CFDT pour lui faire part de son positionnement contre la loi
travail. Le SYMETAL69 appelle à la manifestation du 12 mars 2016 pour faire entendre au gouvernement que ce texte n’est pas acceptable en
l’état et à la manifestation du 15 mars contre ce projet de loi.
Le SYMETAL69 a affiné sa position lors de la phase de consultation avec
les partenaires sociaux et lors du débat politique national. Sa prise de
position contre la loi travail n’est donc pas un coup de tête mais bien une
position syndicale murie et réfléchie.
Toutefois, on se rappellera de la position des structures intermédiaires
de la CFDT lorsqu’elles ont eu connaissance de la position du SYMETAL69
notamment de l’UD CFDT du Rhône. Pour elle, le SYMETAL69 « ne se réfère plus aux orientations validées démocratiquement
et collectivement par les syndicats CFDT ». Ce à quoi le SYMETAL69
répondra que les orientations prises en Congrès ne devaient pas empêcher la
consultation des adhérents et des structures de base de la CFDT sur un projet
d’une telle ampleur.
En conclusion, sur le plan politique, une loi mal venue, une loi mal
préparée et adoptée en force. Sur le plan syndical, un échange de courriers du
SYMETAL69 avec la confédération CFDT avec des réponses protocolaires et
toujours sans réponse de la FGMM.
3.4 La participation du syndicat aux instances CFDT
3.4.1 … à l’UD
Au début du mandat, le SYMETAL69 a désigné qu’un seul représentant au
Bureau de l’UD, en plus du représentant de l’UL de Villeurbanne qui est aussi
un adhérent du SYMETAL69. Toutefois, les réunions du Bureau de l’UD ne
faisaient pas l’objet de préparation de la part du SYMETAL69. Avec le temps, le
lien UD et SYMETAL69 s’est délité expliquant principalement le déficit de
relations formelles entre l’UD et le SYMETAL69.
Lors du renouvellement du Bureau de l’UD, le SYMETAL a désigné 2
nouveaux représentants au BUD de la section de Renault Trucks. Les liens avec
l’UD sont maintenant plus étroits. Cependant, la Commission Exécutive devra
conserver le lien avec ses mandatés qui devront également rendre compte de leur
action.
3.4.2 … à L’URI
Le SYMETAL69 n’a pas de lien direct avec l’URI (Union Régionale
Interprofessionnelle) sinon indirectement via l’UD du Rhône ou par Luc Gaulier
au bureau de l’URI au titre de l’UMRI et maintenant par Stéphane Doctrinal au
titre de l’UMRA depuis juin 2016 date du dernier Congrès de l’URI devenue URI
Auvergne-Rhône Alpes.
Le SYMETAL69 avec plusieurs adhérents a participé au débat de 400
militants de la CFDT avec Laurent Berger le 9 mars 2013.
Le SYMETAL69 a toujours participé aux différentes AG organisées par
l’URI (le 28 mars 2014 à Saint Foy, le 6 octobre 2015 à Saint Etienne relatif
au rassemblement des élus de la région, le 15 décembre 2016 à Saint Jean de Bonnefonds
consacrée à la préparation du Congrès de l’URI de juin 2016).
Aucun adhérent du SYMETAL69 ne s’est porté volontaire pour participer au
Congrès de l’URI en juin 2016. Nos relations tendues avec l’UD après le soutien
de la Confédération CFDT à la loi Travail expliquent en partie le manque
d’intérêt des adhérents et des militants vis-à-vis de la nouvelle région CFDT.
3.4.3 … à l’UMRI puis à l’UMRA
Luc Gaullier du SYMETAL69 était Secrétaire de l’UMM Rhône-Isère et
membre du Bureau Fédéral de la FGMM en plus de ses activités syndicales au sein
son entreprise Messier-Bugatti du groupe SNECMA puis de SAFRAN.
L’activité de l’UMMRI a longtemps consisté à organiser une journée santé
au travail à Voiron.
Depuis la fin des années 90, le SYMETAL69 a milité pour la mise en place
d’une structure métallurgie régionale. Cette structure est maintenant, après de
très longues hésitations, en place depuis le 17 novembre 2015 sous le nom de
l’UMRA (Union Métaux Rhône Alpes). Pour le SYMETAL69 l’intérêt de cette
nouvelle structure en remplacement de l’UMRI est de mieux mutualiser les
ressources des syndicats des métaux de la région et de mieux faire face au
patronat de la branche qui s’est maintenant organisé également au niveau
régional.
Le SYMETAL69 s’est fortement impliqué dans la mise en place de l’UMRA en
préparant le 1er Congrès de création de l’UMRA. Il participe
maintenant aux activités de l’UMRA avec Jean-Louis Goutagny comme nouveau
trésorier et Jean-Laurent Barou comme membre du Bureau.
Les premières activités de l’UMRA ont été de solder les anciennes UMRI
et de trouver un nouveau rythme avec des réunions qui imposent de très nombreux
déplacements dans la région. A l’avenir, présent dans cette structure, le
SYMETAL69 entend peser pour en faire un relais solide entre les syndicats et la
FGMM, et un support au développement syndical.
Le programme de formation de l’UMRA pour l’année 2017 a été publié à la
fin du mois de novembre 2016. Il est plus complet que les années précédentes.
3.4.4 … à la FGMM
Aucun adhérent du SYMETAL69 ne s’est porté volontaire pour participer au
Congrès de la FGMM du 26 au 29 avril 2016 à Amiens. Est-ce en raison de la date
(trop tôt ?), du lieu (trop loin ?) ou du contenu du projet de
résolution ? Cette situation dénote un manque de ressources du SYMETAL69
ou un manque d’intérêt des militants vis-à-vis de la FGMM. A date, il ne semble
pas non plus que la FGMM ait relancé le SYMETAL69.
Le seul retour de Congrès est le numéro 425 de juillet et d’août 2016 de
la VMM où il est indiqué « Congrès d’Amiens : une feuille de route
claire pour 2016-2020 » et un peu plus loin sur la loi Travail « Le
débat existe, personne ne cherche à le nier… ni à le dramatiser. Des positions
prises par le Bureau National ont parfois suscité des interrogations en
interne, et parfois des désaccords ».
3.4.5 … au Congrès de la confédération CFDT
Le Congrès de la CFDT s’est déroulé en juin 2014 à Marseille. Le
SYMETAL69 y a participé pleinement avec deux représentants (Khaled Boughanmi et
Gilles Cadoret). Selon le règlement du Congrès, il restait une place pour le
SYMETAL69 exclusivement pour une femme.
Ce Congrès ne présentait pas d’enjeu politique fort mis à part la
réforme des statuts de la CFDT en particulier la déclaration de principe en
préambule (le SYMETAL69 a voté pour) et l’élection des membres de la Commission
Exécutive qui élit le Secrétaire général. On se rappellera que la commission
des résolutions a rejeté tous les amendements proposés par le SYMETAL69.
Le SYMETAL69 avait bien prévu de s’exprimer lors de ce Congrès et avait
rédiger une intervention intitulée « Qu’avons-nous gagné depuis dix
ans ? ». L’Histoire retiendra qu’au moment de monter à la tribune, le
texte de notre intervention avait disparu. Le Secrétaire général du SYMETAL69 a
donc raconté aux 1500 congressistes présents dans la salle les difficultés et
les interrogations d’un nouveau secrétaire de syndicat. Ainsi, en moins de six
minutes, il parle du manque de moyen des syndicats, en particulier des moyens
financiers, des trop faibles remboursements de la CNAS, de l’attitude
scandaleuse de certains militants de la CGT envers les militants CFDT, des
positions dogmatiques du patronat en particulier d’Yvon Gattaz etc…
L’intervention de Khaled, sans effet de manche, a quand même réveillé le
Congrès qui commençait mollement à s’endormir. Marcel Grignard, ex-trésorier de
la CFDT, a indiqué, après coup, que l’intervention de Khaled était
« spontanée » sans rien ajouter de plus. Tout était dit…
3.4.6 … Laurent Berger chez Renault Trucks
Laurent Berger a rencontré les adhérents et les militants de la section
Renault Trucks le 24 septembre 2015 à Vénissieux. Il a également rencontre la
Direction du site. Cette rencontre, prévue de longue date, faisait suite à la
signature du PSE de Renault Trucks par la CFDT. Elle était également motivée
par la proximité des élections professionnelles.
4 CONCLUSION
Ce rapport montre les difficultés du SYMETAL69 au quotidien. Il a montré
aussi de belles réussites collectives qu’il faut garder en mémoire et
valoriser. D’une manière générale, les axes d’amélioration sont les
suivants :
- un fonctionnement au quotidien qui ne repose pas que sur 3 à 4 personnes
disposant de trop peu de temps syndical,
- une participation plus régulière et nombreuse des Délégués Syndicaux aux
réunions du Conseil syndical, pour un fonctionnement plus collectif et
démocratique afin de favoriser le débat et soutenir les sections dans l'action
avec les salariés,
- améliorer le lien avec les UL du Rhône,
- une meilleure remontée d’informations des sections vers le syndicat
(accords d’entreprise, NAO, …).
Et des points forts :
- le SYMETAL69 conserve les moyens de son autonomie et de sa prise de
décision, en particulier, sur la loi Travail,
- le SYMETAL tient sa place dans la vie des instances de la CFDT.
Ce rapport d’activité montre bien que des moyens et des ressources
supplémentaires sont nécessaires si le SYMETAL69 veut pleinement tenir son rôle
de syndicat de proximité dans son champ géographique et participer entièrement
à la vie des instances de la CFDT. Il reprend ainsi la principale conclusion du
rapport d’activité présenté et adopté lors du Congrès de 18 avril 2013.
Le fonctionnement du SYMETAL69 avec trop peu de moyens compromet notre
développement, notre fonctionnement démocratique et, in fine, notre rôle
politique au sein de la CFDT.
Notre syndicat doit donc rechercher et parvenir à se doter rapidement des
moyens nécessaires à ses légitimes ambitions.
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